Le Printemps Culturel 2017 se propose de faire découvrir au public le patrimoine historique et culturel de Sarajevo et de ses alentours. Une région proche mais trop mal connue. Gage de l’intérêt suscité par ce projet, plus de 20 institutions culturelles majeures du canton suisse de Neuchâtel participent à l’édition 2017. Un programme riche en découvertes culturelles du 21 mars au 1e juillet.
Au programme :
21 mars, 18h30 - Conférence - Université de Neuchâtel faculté des lettres et sciences humaines auditoire RE.48
La préservation et la reconstruction du patrimoine culturel en Bosnie-Herzégovine : un outil pour la réconciliation ?
Conférence de Nadia Capuzzo Derkovic, docteure en sociologie de l’Université de Genève. Conférence organisée par le Laténium, parc et musée d’archéologie, en partenariat avec l’UniNE. Modérateur : Marc-Antoine Kaeser, directeur du Laténium. Régulièrement, les images de sites archéologiques dévastés ou de musées vandalisés sont reliées par les médias du monde entier. Alors qu’on pensait la destruction du patrimoine être un fait d’armes d’un autre temps, le patrimoine culturel est aujourd’hui toujours autant en danger lors de conflits armés. Dans ce contexte, quelles leçons peut-on tirer des efforts réalisés en Bosnie-Herzégovine pour préserver et reconstruire le patrimoine culturel largement pris pour cible il y a plus de 25 ans, lors de la guerre qui a secoué ce pays pendant près de 4 ans ? Les travaux réalisés ont-ils permis de restaurer une continuité historique perdue ou ont-ils renforcés les clivages territoriaux ?
www.unine.ch - www.latenium.ch
22 mars, 12h15 – 13h - Musique - Théâtre du Passage
Yashaa !, trio balkanique et oriental
Yashaa ! veut dire « la vie ». Chez les Roms des Balkans, c’est une expression utilisée comme un cri de joie pour encourager un musicien qui cherche à transcender l’auditoire : Yashaaaa !! Le trio composé de membres de Slonovski Bal un groupe qui a marqué les esprits par ces élans cuivrés et ces grooves balkaniques irrésistiblement dansants. Yashaa ! est en quelque sorte un satellite, une forme plus intimiste : seulement 3 instruments, formant la base de toutes les possibilités. On retrouvera dans leur répertoire des mélodies traditionnelles, des chansons, des compositions et des improvisations autour de la musique des Balkans.
www.theatredupassage.ch
22 mars, 18h - Conférence - Bibliothèque publique et universitaire.
Lecture publique
Un migrant, une vie, une histoire. Rencontre avec des membres de la communauté bosniaque du canton de Neuchâtel. En étroite collaboration avec le Centre culturel bosniaque du canton de Neuchâtel. Trois générations d’immigrés racontent leur parcours, leur culture et leur expérience de vie. Comment s’est passé leur venue en Suisse et comment ont-ils vécu leur intégration ? Une occasion rare de partager pour mieux (se) comprendre.
www.bpun.unine.ch
24 mars, 18h - Ouverture - Quartier Général
Ouverture officielle du Printemps culturel par le vernissage des expositions « Other Side » et « Sarajevo 100 1914 – 2014 »
Le collectif, composé de 5 graphistes suisses et serbes propose un échange culturel entre une centaine d’artistes croates, bosniaques, serbes et suisses. « Sarajevo 100 » est un projet mis en œuvre par l’Association des artistes d’art appliqué et des designers de Bosnie-Herzegovine (ulupubih), en collaboration avec l’Académie des Beaux-Arts de Sarajevo et l’Université d’Etat du Missouri (USA). Ouverture par Corinna Weiss (Directrice du Quartier Général), Céline Maye (Cheffe du Service de la Cohésion multiculturelle) et Jean Studer (Président du Printemps culturel). Apéritif bosnien. Concert de musique : le groupe Yanač. A l’image de l’univers musical de l’Europe de l’Est, le groupe Yanač nous invite à une fusion tout en équilibre des styles balkan, klezmer et jazz. Né de la rencontre de cinq amis aux caractères bien trempés, qui entremêlent leurs cultures dans un jeu scénique et musical explosif, ce groupe a été reconnu dès son premier album en 2014. Ils reviennent en force avec un second album aux sonorités romantiques et électriques. Dépaysement et plaisir garantis.
Le Cabinet SR :CH - Maison blanche - www.q-g.ch
24 mars – 21 juin - Exposition - Quartier Général - Me – Di : 14h – 18h
Sarajevo 100 : 1914 – 2014
Projet mis en œuvre par l’Association des artistes d’art appliqué et des designers de Bosnie-Herzegovine (ulupubih), en collaboration avec l’Académie des Beaux-Arts de Sarajevo et l’Université d’Etat du Missouri (USA), l’exposition « SARAJEVO 100 1914 – 2014 » a été présentée à Sarajevo, Marseille, Mexico et Springfield en 2014. Elle rassemblait 250 affiches et œuvres multimedia de 3 générations de graphistes régionaux et internationaux, professionnels et étudiants. Au-delà de l’échange d’idées au sein de la communauté internationale des graphistes, l’exposition avait pour défi de confronter les interprétations personnelles et critiques de cent ans d’histoire collective, à travers le destin tumultueux d’une ville emblématique. En partenariat avec l’Association Maison blanche.
www.q-g.ch
24 mars – 21 juin - Exposition - Quartier Général - Me – Di : 14h – 18h - 24 mars, 18h en ouverture de la 2e édition du Printemps culturel.
Other Side
Le Cabinet SR :CH – association d’échanges interculturels – organise la 2e édition de l’exposition « Other Side », Posters rétro-éclairés. Ce collectif, composé de 5 graphistes suisses et serbes, propose un échange culturel entre une centaine d’artistes croates, bosniaques, serbes et suisses. Les artistes des 4 pays sont invités à créer une affiche s’inspirant de faits politiques, historiques ou de valeurs culturelles communes, en utilisant un style purement esthétique ou abstrait. L’intérêt de la démarche est de permettre à chaque artiste d’utiliser le moyen d’expression visuelle qu’il juge le plus approprié à ses perspectives créatrices singulières.
Le Cabinet SR :CH — association d’échanges interculturels - www.q-g.ch
24 mars – 21 juin - Lecture publique - Bibliothèque publique et universitaire - 10h – 19h Sa : 10h – 12h. Fermé le dimanche
Lettres balkaniques
La Bibliothèque propose une sélection de documents à emprunter, retraçant l’extraordinaire richesse culturelle des Balkans dans le domaine de la littérature, de l’art, des traditions et de l’histoire
24 mars – 21 juin - Exposition - Espace du Fonds d’étude - 10h – 12h, 14h – 19h
Sa : 10h – 12h. Fermé le dimanche
Regards citadins, Nenad Dimitrijevic
Exposition réalisée en étroite collaboration avec la Galerie Courant d’Art, Chevenez. Jeune peintre serbe originaire de Krajlevo, Nenad Dimitrijevic (né en 1981) s’est formé à l’Académie des Beaux-Arts de Belgrade. Les toiles exposées racontent le quotidien de la rue. L’artiste restitue avec force et parfois violence la réalité de la jeunesse faussement indifférente de Belgrade.
24 mars – 21 juin - Exposition - Archives de la vie ordinaire Bibliothèque publique et universitaire, grand hall. Lu – Ve : 8h – 20h Sa : 8h – 17h. Fermé le dimanche
Histoire d’une jeune fille qui croisa la grande Histoire en avril 1941
Comme souvent dans les correspondances recueillies par les Archives de la vie ordinaire (AVO), le destin de gens « ordinaires » se mêle à la « grande » Histoire ! Avril 1941 : d’un côté, Hitler et son armée envahissent l’ex-Yougoslavie ; de l’autre, une jeune Chaux-de-Fonnière et la famille princière chez qui elle travaille au pair, fuient la Slovénie. Thérèse Hoffmann raconte cet épisode à travers quelques lettres envoyées à sa famille.
24 mars, 20h45 (La Chaux-de-Fonds) et 25 mars, 20h30 (Neuchâtel) - Cinéma et discussion. - Cinéma ABC, La Chaux-de-Fonds, Cinéma Studio, Neuchâtel
A Good Wife
En présence de Mirjana Karanović et Andrea Štaka. Invitée dans le cadre du Printemps culturel et du Festival du Sud, l’actrice et réalisatrice de Belgrade présente son nouveau film en avant-première : dans « A Good Wife », elle se met en scène dans le corps d’une femme qui fait acte de résilience face aux traumatismes de la guerre et de la vie…
26 mars – 16 avril - Exposition - Palais-Galerie - Vernissage : 25 mars, 17h
Jan Kempenaers
30 mars, 18h30 - Conférence - Université de Neuchâtel faculté des lettres et sciences humaines auditoire RE.48
Le « balkanisme » et le patrimoine contesté d’ex-Yougoslavie
Conférence de Patrick Naef. La Société neuchâteloise de géographie et l’Association des géographes de l’Université de Neuchâtel (LAGUNE). Décrite comme une « mosaïque », un « baril de poudre » ou encore comme un « pont entre l’Ouest et l’Est », la région qui comprend les pays d’ex-Yougoslavie a depuis longtemps contribué à façonner des imaginaires ambigus, associés aux nationalismes, aux divisions « ethniques » et à des mécanismes impliquant des supposés et inévitables « cycles de violence ». En observant la gestion du patrimoine, l’objectif est de déconstruire ces dynamiques afin de mettre à jour certains mythes produits et véhiculés par l’instrumentalisation de cette mémoire contestée et dissonante. Patrick Naef est titulaire d’un doctorat en géographie de l’Université de Genève et d’un master en anthropologie de l’Université de Neuchâtel. Ses recherches visant à explorer les liens entre mémoire et violence l’ont mené à explorer divers contextes régionaux tels que l’ex-Yoougoslavie et l’Amérique latine.
6 avril, 18h30 - Table ronde - Espace Facchinetti stade de la Maladière accès par l’entrée sud du stade
Le « dernier penalty » de la Yougoslavie
Dialogue entre Gigi Riva, écrivain et éditorialiste du groupe « Espresso-La Repubblica » et le professeur Pierre Lanfranchi, historien du sport. Gigi Riva fut correspondant de guerre dans les Balkans dans les années 1990. Il est l’auteur de « J’accuse l’ONU », paru chez Calmann-Lévy en 1995. En 2016, il publie « Le Dernier Pénalty », « Histoire de football et de guerre », qui rencontre un succès international. Par son enquête, Gigi Riva éclaire une page cruciale de l’histoire d’un conflit, où le ballon devient un révélateur des forces historiques et politiques en jeu. Pierre Lanfranchi est professeur d’histoire à l’Université De Montfort à Leicester (Angleterre) et collaborateur au Centre international d’étude du sport (CIES). Il a beaucoup publié sur l’histoire du football et a notamment été l’un des auteurs du livre du Centenaire de la FIFA.
Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel (MAHN) et le Centre international d’étude du sport (CIES)
20 avril, 20h15 - Soirée littérature et musique - Club 44
Albanie, entre littérature et musique. Dialogue métissé autour de l’exil
Soirée artistique avec une chanteuse et une écrivaine portant sur l’histoire des Balkans. Bessa Myftiu est écrivaine, albanaise, passionnée de littérature. Elle nous donne à entendre ses plus beaux textes littéraires consacrés à l’amour, la solitude, la beauté. Dans ces romans écrits en français, elle raconte son pays d’origine. Indépendamment de la langue, le cœur de son écriture bat en albanais. Raconter la vie des gens ordinaires tissée d’héroïsme, le culte voué à la beauté, les malédictions d’amour — sont des thèmes qui traversent ses récits nés de l’émigration. Ses mots dialoguent avec les notes et la voix de la merveilleuse musicienne Elina Duni. Elle chante les Balkans en musique, fait voler la poésie des sentiments sur des notes jazz. Toutes deux tissent à deux voix, une ode à l’Albanie et à la vie, mêlant textes et chansons.
26 avril 2017, 12h15 – 13h - Rencontre avec l’auteur - Théâtre du Passage
Daniel Abimi : « Le Baron »
Chronique d’une époque, l’histoire de toute une vie, celle du fils d’un immigré albanais et d’une Saint-Galloise. Lausanne a beaucoup de facettes. En faisant parler Laurent dit « Le Baron », l’auteur nous dessine le panorama d’une ville nocturne où se croisaient noceurs, truands, homos et travestis. Le Baron raconte, dans un langage qui n’a rien de châtié, l’époque faste où l’argent était facile et l’avenir plein de promesses. Le « Johnnie’s » qu’il dirige a des airs de cabaret parisien où se retrouve toute la faune des nuits lausannoises jusqu’à ce que surviennent le sida, un crime et la chute. L’histoire de toute une vie, avec ses hauts et ses bas racontés avec franchise.
26 avril, 18h - Café scientifique - Université de Neuchâtel cafétéria du bâtiment principal
Justice internationale : la leçon des Balkans
Débat avec Stéphanie Maupas (journaliste indépendante pour JusticeInfo.net), Dick Marty (politicien) et Pierre Hazan (professeur associé à l’UniNE). La justice pénale internationale est née dans les Balkans il y a une vingtaine d’années. Elle devait à la fois prévenir de nouvelles exactions, sanctionner les criminels de guerre et contribuer au rétablissement de la paix et de l’Etat de droit. A-t-elle tenu ses promesses ? Quels ont été ses acquis, mais aussi ses limites ? A-t-elle perdu sa crédibilité ou simplement la naïve virginité de ses débuts ? Débat organisé en partenariat avec UniNExt, l’association des Alumni de la Faculté de droit de l’Université de Neuchâtel et la Fondation Hirondelle.
Organisation : Université de Neuchâtel
Suivi d’un apéritif offert par UniNExt
27 avril, 18h30 - Table ronde - Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel
Les joueurs d’origine balkanique dans le football suisse : une intégration réussie ?
Gérard Castella, entraîneur de l’équipe nationale de football M19 et ancien entraîneur de Neuchâtel Xamax, Bashkim Iseni, directeur d’Albinfo et spécialiste des diasporas des Balkans, Edmond Isoz, ancien directeur de la Swiss Football League et chairman du domaine football des ligues européennes, ainsi que Raffaele Poli, responsable de l’Observatoire du football du Centre international d’étude du sport (CIES). La forte présence, dans l’équipe nationale suisse de football, de joueurs issus de l’ex-Yougoslavie, interroge deux phénomènes. En premier lieu, les conséquences migratoires d’un conflit qui a conduit près de 300’000 personnes, depuis les années 1990, à s’établir en Suisse. En second lieu, des formes d’intégration affirmative à la communauté nationale, à travers le vecteur de l’activité sportive. Ces faits seront éclairés à l’occasion d’une table ronde qui réunira des spécialistes du domaine de l’immigration et des acteurs du football.
Le Centre international d’étude du sport (CIES), en collaboration avec le Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel (MAHN)
6 mai, 14h15 – 15h45 - Conférence - Musée des beaux-arts La Chaux-de-Fonds
L’art, la mémoire et le siège de Sarajevo
Conférence de Nadia Capuzzo Derkovic, docteure en sociologie de l’Université de Genève, et Andrej Derkovic, artiste. Depuis la fin de la guerre en Bosnie-Herzégovine, nombreux sont les monuments et les mémoriaux qui glorifient une interprétation plutôt sélective des événements violents, favorisant ainsi une mémoire collective fragmentée. A l’opposé, des monuments et des œuvres d’art produits par des artistes contemporains bosniens, agissent comme des contre-pouvoirs valorisant ainsi une mémoire publique partagée. Cette conférence, présentée à deux voix, abordera le rôle de la production artistique dans la construction de formes mémorielles en Bosnie-Herzégovine, et à Sarajevo en particulier, et présentera quelques-unes des œuvres d’Andrej Derkovic, artiste ayant survécu au siège de Sarajevo.
9 mai, 19h30 - Conférence - Bibliothèque publique et universitaire Salle de lecture
L’exil ou la souffrance
A Rennes en cette fin d’été 1992. Je suis accueilli par une dame aux énormes lunettes. Elle parle doucement en me regardant droit dans les yeux… Je saisis que je vais avoir droit à un cours de français pour adultes analphabètes trois jours par semaine. Je suis un peu vexé : – I have BAC plus five, I am a writer, novelist… – Aucune importance mon petit, répond la dame. Ici tu commences une nouvelle vie… Conférence de Velibor Colic proposée par la librairie Payot. Ecrivain bosnien, soldat malgré lui, Velibor Colic déserte l’armée pendant la guerre en 1992. Emprisonné, il parvient à s’échapper et s’exile en France. Ecrivant depuis quelques années en français, il n’a jamais cessé de revenir en prose et en vers, vers le pays qu’il a quitté. Auteur de romans tragiques évoquant le conflit « Archanges, roman a capella », de polars âpres « Mother Funker », d’une autobiographie rêveuse « Jésus et Tito », Velibor Colic poursuit une œuvre toujours en lien avec son pays d’origine, avec « Sarajevo omnibus », où il propose un portrait de la ville à travers différents personnages historiques ou lieux emblématiques, qui ont tous un rapport avec la tragédie inaugurale du vingtième siècle : l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914, et avec « Manuel d’exil », où il revient sur ses premières années d’exil et de galère : la guerre, la nostalgie du pays perdu, le déclassement, les difficultés d’apprentissage d’une langue.
9 juin, 20h15 - Cinéma et discussion - Centre de culture ABC
Le siège
De Rémy Ourdan (journaliste au Monde) et Patrick Chauvel (reporter-photographe). Rémy Ourdan sera présent à l’ABC. Il a débuté sa carrière de reporter avec le siège de Sarajevo. Il a couvert l’événement sur toute sa durée, de l’intérieur, aux côtés des habitants. Vingt ans plus tard, avec Patrick Chauvel, il restitue l’histoire de ce siège, le plus long de l’histoire moderne. Le film dépeint sans fard les horreurs de la guerre, les bombardements, les morts ; mais aussi la résistance digne et héroïque de ses habitants, leur nécessité de continuer à vivre, de penser, de rire et de s’entraider. Un portrait émouvant et très humaniste de cette ville qui, contre tout attente, résista et survécut.
11 mai – 21 juin - Exposition - Vernissage : 11 mai, 19h15 - Club 44
Jadransko krifò, Gabriele Chirienti, photographe
Jadransko krifò, littéralement Adriatique, en bosniaque, et secret mot tiré du griko, un dialecte d’origine grecque, parlé dans le sud-est de l’Europe, en Italie. Le titre de ce travail photographique est une invitation par le voyage à la (re)découverte des racines profondes de notre continent, qui inscrit originellement son histoire au-delà de l’Adriatique, au cœur même des Balkans. Jandrasko Krifò, des clichés en mouvement pour rendre compte des liens entre Byzance et l’Europe dont les frontières ne sont pas nettes mais fluides, où les passages culturels et les diversités sont absorbés par la logique du territoire et de l’histoire. Originaire du sud de l’Italie, Gabriele Chirienti s’établit à Neuchâtel en 1988. Il se forme à l’Académie de Meuron à Neuchâtel d’abord, puis à l’Ecole d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds. Il délaisse la peinture pour le côté instantané de la photographie, souvent en noir et blanc. Aujourd’hui, il est engagé dans plusieurs projets collectifs et personnels de photographie, et l’enseigne également.
www.gabchir.ch/jadransko-krifo
11 mai, 20h15 - Conférence - Club 44
Construire une histoire commune : les Balkans comme laboratoire de résilience
Christina Koulouri et Dubravka Stojanović, conférence à deux voix animée par Jean-François Berger, historien de formation, délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L’effondrement de l’entité politique de la Yougoslavie a conduit, outre une guerre sanglante, a exacerbé les nationalismes. Chacune des nations écrit son histoire qui ne coïncide pas avec celle du voisin. Deux femmes, professeures d’histoire, ont contribué à une démarche d’écriture commune de l’histoire de la région des Balkans. Quelle a été leur méthode ? Comment ont-elles permis à chacun des pays et des points de vue de se réconcilier ou du moins de se concilier ? Professeure à l’Université d’Athènes, Christina Koulouri est historienne spécialisée notamment en histoire du nationalisme, et histoire publique (lieux de mémoire). Dubravka Stojanović est une historienne serbe et professeure à l’Université de Belgrade à la Faculté de philosophie. Elle a notamment travaillé sur le processus de démocratie en Serbie et dans les Balkans à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle et sur l’interprétation de l’histoire.
12 mai, 20h - Musique - Hôtel DuPeyrou
La Sonate n° 3 pour violon et piano de Georges Enesco
Récital Alexandru Patrascu, violon Atena Carte, piano Bartok Danses Roumaines. La Sonate n° 3 pour violon et piano de Georges Enesco, véritable chef d’œuvre emblématique de cet immense génie, sera la pièce maitresse d’un programme qui mettra à l’honneur la musique folklorique roumaine. Bien que fortement inspirée par elle, cette sonate n’en est nullement une transcription mais une réinvention de l’intérieur qui laisse cependant une impression d’improvisation tout à fait à la manière « tzigane ». En 1992, Yehudi Menuhin évoquait ses premières rencontres avec Enesco qui fut son professeur ; le jeune Menuhin le suivait au fil de ses déplacements, entre Paris et la Roumanie, de 1923 à 1936 : « Quand Enesco faisait de la musique, ça communiquait toujours, comme dans la musique tzigane et, même s’il n’était pas tzigane, il comprenait l’esprit du folklore roumain. A cet égard, il était le contraire de Bela Bartók, qui s’est intéressé au folklore comme émanation directe de la tradition d’un pays (la Hongrie, les Balkans et l’Afrique du Nord), alors qu’Enesco reflète l’intérêt pour la musique d’un peuple nomade, dont les sources se situent aux Indes et qui a tant influencé le violon et le chant en Russie, mais également dans les Balkans. » Enesco cherche à reproduire fidèlement le style et la sonorité des autodidactes d’Europe centrale. Sons filés, vibratos variés, glissendos vibrés, timbres volatils, métriques continuellement mouvantes, tout est là pour créer l’illusion.
Festival de mai / Musique de chambre / Réservations : festivaldemai.ch
20 mai – 21 juin - Exposition - Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel
Milomir Kovacevic, Photographies du site des Jeux olympiques de Sarajevo 1992 – 1995
Né à Cajniče (ex-Yougoslavie) en 1961, Milomir Kovacevic a fait ses premiers pas au Club universitaire de photographie (CEDUS) à Sarajevo. En 1986, il devient membre de l’Association des journalistes professionnels et, en 1989, de l’Association des artistes, section photographie. Dès le début de sa carrière, il s’attache à saisir des images de la rue et à restituer le climat des événements culturels à Sarajevo. Il se définit comme « un photographe de la mort et de la vie, du passé et du présent, de l’éternel et du passager ». Le musée livre au public sous forme de projection une sélection de photographies prises de 1992 à 1995 sur le site des Jeux olympiques de Sarajevo.
24 mai, 20h15 - Musique - Théâtre populaire romand L’Heure bleue
Amira Medunjanin Concert – Sevdalinka
La chanteuse Amira Medunjanin interprète les célèbres « sévdalinke » des ballades d’amour spécifiques à la Bosnie-Herzégovine. Amira Medunjanin est la voix la plus remarquable de la sevdalinka ou sevdah d’aujourd’hui, le folk de Bosnie-Herzégovine. Son timbre claire mêle anciennes mélodies traditionnelles et rugueuses expérimentations contemporaines pour d’insolites assemblages à la mélancolie profonde. Surnommée la « Billie Holiday bosniaque » par le critique musical Garth Cartwright – The Guardian – elle a eu l’occasion de se produire dans des salles de concert mythiques telles que le Barbican Center de Londres ou le Concertgebouw d’Amsterdam et avec des artistes de renommée internationale dont le pianiste de jazz Bojan Z. Le concert sera suivi de quelques surprises aux saveurs de la région.
31 mai – 11 juin - Exposition - Vernissage : 30 mai, 18h30 - Centre de culture ABC
SARAJEVOOOOO !
Repérage sur les vestiges olympiques de Samuel Chalard (réalisateur) et Pablo Fernandez (photographe). En 2011, Samuel Chalard s’est rendu en repérage à Sarajevo, accompagné du photographe Pablo Fernandez, afin de réaliser un documentaire sur les villes au passé olympique. L’héritage des Jeux de 1984 a été une porte d’entrée formidable pour découvrir l’histoire récente de la ville. Pour de nombreux témoins, les jeux ont été une époque magnifique, durant laquelle leur ville est sortie de l’anonymat pour capter les regards du monde entier. Mais le siège de Sarajevo a brisé cet élan. Par cette exposition, ils présentent le fruit des repérages d’un film qu’il reste à tourner.
8 juin, 20h - Musique - Bibliothèque publique et universitaire Salle de lecture
Concert pour Orphée Musique balkanique en kaléidoscope
L’Ensemble Chant de Linos, avec Alexandru Gavrilovici (violon) ; Stefan Hadjiev (violoncelle) ; Sakura Kyndinis (flûte) ; Vladimir Lakatos (alto) ; Magor Szasz (contrebasse) ; Marie Trottman (harpe). Musique balkanique en kaléidoscope. L’ensemble Chant de Linos invite, à travers la figure d’Orphée, à remonter aux sources d’une tradition millénaire toujours vivante. Le héros musicien originaire de l’ancienne Thrace (Bulgarie) est l’inspirateur du mouvement orphique, courant spirituel et philosophique profondément enraciné dans la culture balkanique. Support et vecteur privilégié de la mémoire, la musique interprétée ce soir restituera l’écho contemporain de cet antique héritage.
10 juin, 18h – 21h - Soirée littéraire - Centre Dürrenmatt Neuchâtel
Des Balkans à la Suisse
Soirée littéraire avec les écrivains Ilma Rakusa, Melinda Nadj Abonji et Meral Kureyshi. Le CDN, en collaboration avec le Deutsch-Club de Neuchâtel, invite Ilma Rakusa, Melinda Nadj Abonji et Meral Kureyshi, écrivains d’ex-Yougoslavie et d’Albanie installés en Suisse, pour des lectures de leurs textes suivies d’une discussion. Friedrich Dürrenmatt aimait son pays, la Suisse, mais n’a pas hésité à émettre des critiques à son encontre et à exposer ses prises de position de manière provocatrice. La discussion, modérée par le critique littéraire Daniel Rothenbühler, portera sur le rapport que les écrivains contemporains des diasporas des Balkans entretiennent à leurs pays d’origine et à leur pays d’accueil. La manifestation a lieu en allemand.
Le Centre Dürrenmatt Neuchâtel en association avec le Deutsch Club
10 juin, 19h - Conférence - Maison blanche
Le Corbusier et la symbiose avec les Balkans
Une conférence avec Ivan Zaknic, professeur à la Lehigh University, Bethlehem Pennsylvanie. L’œuvre de Le Corbusier a durablement été marquée par l’architecture vernaculaire des Balkans, à l’occasion de son fameux Voyage d’Orient en 1911. Elle influencera à son tour l’architecture moderne de l’ex-Yougoslavie dès les années 1950, et notamment celle de Juraj Neidhardt, dont il préfacera le livre « L’architecture de Bosnie en quête de contemporain », paru en 1957.
12 – 17 juin - Gastronomie - Vernissage : 10 juin, 18h - Palais-Galerie
Petite surface Epicerie, festin et concert
13 et 15 juin, 19h30 - Musique - Bibliothèque publique et universitaire Salle de lecture
Balkan Fragments
Par le duo Braunov : Noémy Braun (violoncelle) et Dimitar Ivanov (guitare). Musique contemporaine inspirée de la tradition balkanique. Une invitation à découvrir le caractère contemporain d’œuvres inspirées par la musique traditionnelle des Balkans slaves : danses vivantes, lamentations, mélodies et chansons non mesurées, les pièces des compositeurs Atanas Ourkouzounov, Dusan Bogdanovic et Miroslav Tadic illustrent l’originalité de leur langage musical. Le recours à des techniques d’exécution complexes et inusitées repoussent allègrement les limites de l’interprétation classique.
18 juin, 10h30 (La Chaux-de-Fonds) & 18 juin, 17h (Neuchâtel) - Cinéma - Cinéma Bio Neuchâtel, Cinéma Scala La Chaux-de-Fonds
Retour(s) à Sarajevo
Ciné-conférence avec extraits de films et projection du court-métrage « Silence Mujo » d’Ursula Meier. Invité par Passion Cinéma, l’écrivain, dramaturge et scénariste Antoine Jaccoud propose une ciné-conférence « résolument subjective, nourries d’images mentales ou cinématographiques », où il tentera de « partager le lien fort et parfois douloureux » qui l’unit à Sarajevo… « J’entretiens avec la ville de Sarajevo une relation faite d’amour, de compassion et de fascination. Elle m’a appris l’engagement, le chagrin, la pitié et a permis au citoyen suisse que je suis (résident d’un pays sans guerre ni mer, c’est-à-dire préservé mais privé aussi d’une certaine expérience du monde) d’approfondir sa connaissance de l’humanité, dans sa laideur comme dans sa beauté. »
18 juin 2017 - Musique - Festi’neuch – Neuchâtel openair festival
Dubioza Kolektiv
Ayant grandi sous les bombardements de Sarajevo, ce collectif bosnien s’est forgé une solide réputation à travers ses shows incandescents, son discours militant contre toutes les formes d’oppression et par sa faculté naturelle à enflammer les musiques balkaniques. Dans son cocktail explosif, Dubioza arrose donc le folklore bosnien de hip-hop, d’electro, de dub, de ragga, de ska ou encore de rock, et dynamise toutes les scènes sur lesquelles le groupe se produit. Considéré comme le porte-parole officieux de la jeunesse de Bosnie Herzégovine, ce collectif manie humour et gravité dans un métissage musical calibré.
Programmation : festineuch.ch (horaire à consulter sur le site internet dès le mois de mai)
21 juin, 20h - Finissage - Théâtre du Passage
Le groupe Yanač
A l’image de l’univers musical de l’Europe de l’Est, le groupe Yanač nous invite à une fusion tout en équilibre des styles balkan, klezmer et jazz. Né de la rencontre de cinq amis aux caractères bien trempés, qui entremêlent leurs cultures dans un jeu scénique et musical explosif, ce groupe a été reconnu dès son premier album en 2014. Ils reviennent en force avec un second album aux sonorités romantiques et électriques. Dépaysement et plaisir garantis.
1er juillet, 14h30 - Cinéma - Temple du Bas Neuchâtel
L’école très animée de Zagreb
Programme de courts-métrages pour petits et grands. Dans le cadre de la dix-septième édition du Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel (NIFFF), le club de cinéma pour enfants La Lanterne Magique présente un programme de courts-métrages d’animation issu de la fameuse Ecole de Zagreb, l’un des studios d’animation et courant parmi les plus novateurs au monde. Etablie en collaboration avec Jasmin Basic, programmatrice, cette sélection destinée à toute la famille fait découvrir les mille et une facettes d’une production multiforme qui, depuis plus de soixante ans, puise son inspiration frappadingue dans l’absurde et le fantastique.
La Lanterne Magique en partenariat avec le NIFFF
Entrée libre
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